FAQ : Tout savoir sur l' aromathérapie

Il y a bien des questions que vous êtes susceptibles de vous poser si vous découvrez le monde fascinant des huiles essentielles (HE). Vous trouverez ci-dessous les questions les plus fréquemment posées  :

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1/ A partir de quel âge peut-on appliquer des huiles essentielles sur des enfants ?

Cela dépend du type d'huile essentielle, du vecteur dans lequel elle est incluse et de sa concentration finale dans le produit.

  • On peut déjà appliquer des huiles de massage enrichies en HE calmantes, digestives ou expectorantes et balsamiques chez le nourrisson (à partir de l'âge de 1 à 2 mois) . Dans ce cas, la concentration finale en HE ne dépasse pas 1 à 2%. Il est tout aussi envisageable d'enrichir une crème pour les fesses avec des huiles essentielles ou de formuler des huiles de bains aromatiques aux vertus reposantes. Toutefois, à moins de maîtriser parfaitement les HE qu'on utilise, nous pensons qu'il est souhaitable de se tourner vers l'achat de produits finis de haute qualité spécialement développés pour les bébés.
  • A partir de 9 à 10 mois, on peut graduellement augmenter le panel d'huiles essentielles à appliquer sur l'enfant (toujours en massage, en diffusion ou sous forme de suppositoires). La concentration finale en HE peut alors évoluer au besoin vers 5 à 6% .
  • A partir de 3 ans on peut envisager avec grande parcimonie le mélange d'une ou deux gouttes de quelques rares HE (ravintsara, eucalyptus radié, bois de rose) dans un support destiné à être ingéré.
  • Dès 6 ans enfin, il est possible d'initier des soins aromatiques par voie orale, à doses faibles mais efficaces. Le mieux est de privilégier l'ingestion de 1 à 3 capsules aromatiques molles par jour. Ces capsules sont prédosées et standardisées, n'ont pas d'odeur et peu de goût et ont l'avantage de contenir des synergies d'HE bien étudiées pour leurs effets positifs et leur tolérance gastrique.

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2/ Existe-t-il des thérapeutes spécialisés en aromathérapie qui puissent nous conseiller ?

Bien qu'il n'existe pas vraiment de cursus universitaire consacré à l'aromathérapie, de plus en plus de docteurs en médecine investissent leur temps dans de longues et passionnantes formations en aromathérapie. Au sortir de ces formations réservées aux personnes détentrices d'un titre de médecin, pharmacien, infirmière ou autre professionnel de la santé (kinésithérapeute, …) de telles personnes ont acquis la capacité de préconiser un soin préventif ou un traitement actif à base d'HE pour le plus grand bénéfice de leurs patients. Ce sont avant tout des professionnels qui basent leur raisonnement sur un diagnostic précis et qui connaissent le pouvoir et les limites d'utilisation des HE. Ils n'adoptent pas une vision intégriste qui prône le « tout à la nature » ou le « tout au médicament ». Ce sont des professionnels de la santé d'une rare compétence, qu'il faut pouvoir sélectionner afin d'éviter l'arnaque du conseil d'un quidam qui se voit investi du jour au lendemain d'une mission de «guérisseur».

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3/ Les huiles essentielles ont-elles des effets secondaires ?

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'aromathérapie n'est pas une médecine douce. Elle fait usage d'extraits super-concentrés qui peuvent occasionner une série d'effets secondaires s'ils ne sont pas utilisés à bon escient par des personnes capables d'en maîtriser les propriétés et les toxicités. Globalement on peut être confronté aux mêmes effets secondaires que ceux rencontrés suite à l'application de produits pharmaceutiques de synthèse : nausées, vomissement, diarrhée ou constipation, relents gastriques, ulcères gastriques. Il faut savoir également que l'ingestion de fortes doses (supérieures à 500 mg / jour) de composés aromatiques phénolés sur une longue période (supérieure à 20 jours) peut créer un engorgement et une surcharge hépatique. Dès lors le thérapeute averti sait que les phénols aromatiques se prennent soit à haute dose durant maximum 7 jours ou à faible dose (moins de 200 mg / jour) durant maximum 20 jours, suivis d'une fenêtre thérapeutique d'une semaine entre les cures. Nous avons en outre déjà évoqué les propriétés neurotoxiques et abortives des HE riches en cétones terpéniques (hysope, thuja, sauge, ..). Ces HE particulièrement délicates à utiliser sont par ailleurs réservées à l'usage exclusif de la pharmacie et ne peuvent théoriquement pas se trouver en vente libre. Il faut également évoquer les dangers de photosensibilisation consécutifs à l'application cutanée - voire selon certains l'ingestion - d'essences aromatiques et d'HE contenant des furocoumarines juste avant ou pendant une exposition au soleil. Ceci pourrait engendrer chez certains des réactions érythémateuses et même favoriser la carcinogenèse. Ce sont surtout les essences de zestes de Citrus (mandarine, citron, pamplemousse, orange douce, …) qui sont à l'origine de ce type de photosensibilisation. Certaines HE sont dermocaustiques et ne peuvent s'appliquer sur la peau qu'à haute dilution (10, 5, 2%, voire moins !), sous peine d'occasionner des lésions parfois importantes (brûlures, …). Certaines personnes développent des allergies aux HE (eczéma, oedèmes cutanés, ….) et se voient donc contraintes à ne plus envisager de profiter des nombreux bienfaits des HE suite à leur hypersensibilité. Enfin, sachez qu'il est formellement interdit d'appliquer des HE, même diluées, dans le conduit auditif, dans les yeux et dans les narines, et ce quel que soit l'âge ou le sexe.

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4/ Peut-on ingérer des huiles essentielles par voie interne ?

La réponse la plus adaptée est certainement : « oui, certainement, mais avec beaucoup de prudence et de discernement ». « Oui, certainement » car beaucoup d'HE vont donner leur pleine mesure une fois ingérées. Prenons l'exemple de l'HE d'origan à inflorescences compactes (Origanum compactum) : cette HE riche en phénols est l'archétype de l'extrait aromatique anti-infectieux à très large spectre, mais ses principes actifs sont dermocaustiques et en limitent fortement l'application sur la peau. Dès lors l'HE d'Origanum compactum va bien mieux exercer son pouvoir antimicrobien une fois ingéré. Toutefois, la prudence est de rigueur quant aux doses ingérées et à la manière avec laquelle cette HE est administrée par voie orale. Les plus convaincus vont déposer deux à trois gouttes sur un quart de morceau de sucre et laisser fondre lentement sur la langue. Rapidement un picotement plus ou moins aigu va se manifester dans la cavité buccale et dans la gorge, signature olfactive et physiologique des phénols présents dans cette HE. Dans les minutes qui suivent il n'en paraîtra plus rien mais « il faut pouvoir le supporter ». Mais il existe bien d'autres manières moins directes d'administrer des HE par voie orale : on peut les diluer dans des huiles végétales (vierges ou BIO de préférence), dans du miel, du sirop d'érable, on peut les faire adsorber sur des comprimés de charbon de bois ou de lactose, et enfin, on peut privilégier l'ingestion de capsules aromatiques contenant des HE uniques ou en mélange, sous forme prédosée, standardisée, ce qui possède l'avantage d'offrir toutes les garanties d'efficacité et de sécurité d'emploi.

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5/ Quelles sont les huiles essentielles qu'on peut utiliser par voie interne ?

Les HE sont composées de molécules appartenant à des groupes biochimiques différents (on peut citer les phénols, les monoterpènes, les esters terpéniques, les sesquiterpènes, etc, ….). Ces groupes de molécules possèdent des profils toxicologiques particuliers et leur présence relative dans les HE détermine le profil toxicologique de ces dernières. A partir de ces informations, il est possible d'édicter quelques principes de base à respecter systématiquement :

  1. N'administrez des HE contenant des cétones QUE suite à une prescription d'un thérapeute expérimenté. Les cétones (comme la thujone de la sauge, la fenchone de la lavande stoechade ou la pinocamphone de l'hysope) sont neurotoxiques ET abortives et ces effets négatifs sont exacerbés par leur prise orale.
  2. Envisagez la prise orale d'HE à phénols (thym, origan, sarriette, …) ou à aldéhydes aromatiques (cannelles) avec grande prudence. Privilégiez une dilution importante dans des vecteurs spécifiques (miel, huile végétale, capsules molles, …)
  3. Ne jamais excéder 4 ou 5 gouttes d'HE pures par ingestion, et privilégiez leur inclusion dans un support approprié (voir ci-dessus)

Voici une liste non exhaustive d'HE particulièrement utiles lorsqu'elles sont ingérées par voie orale, d'une bonne tolérance orale et gastrique : Thym à thujanol, Tea tree, Eucalyptus radiata, Ravintsara, Menthe poivrée (1 à 2 gouttes maximum !), Citron, Mandarine, Basilic, Thym à linalol, Laurier noble et clou de girofle (1 goutte localement pour les problèmes de bouche).

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6/ Quelles sont les précautions pour les femmes enceintes ?

Très peu de travaux scientifiques ont été consacrés à l'étude des risques abortifs des molécules aromatiques. Seuls les cétones terpéniques et les molécules aromatiques oestrogène-like (comme l'anethole présent dans les HE d'anis, de badiane ou de fenouil) sont clairement interdites durant la grossesse. En général, Pranarôm adopte une position claire vis-à-vis de l'utilisation d'HE durant la grossesse : nous préconisons de ne pas recourir à l'utilisation d'HE durant les trois premiers mois de la grossesse. Par après nous considérons qu'il est souhaitable d'en limiter le plus possible l'usage à des soins pointus, de courte durée, et proposés par des personnes de confiance maîtrisant parfaitement les profils des HE proposées (thérapeutes, pharmaciens aromatologues, …).

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En savoir plus sur : andgt; Critères de qualité d'une huile essentielle andgt; Conseils et précautions lors de l’utilisation des huiles essentielles