Soins Palliatifs : les Huiles Essentielles à l’hôpital

Les Huiles Essentielles sont un atout pour les équipes de soins palliatifs Depuis quelques années, l’aromathérapie scientifique pénètre peu à peu les murs de nos hôpitaux. La progression est cependant lente et les besoins en formation des équipes nombreux. Beaucoup de services de soins palliatifs ont cependant compris l’intérêt des huiles essentielles à l’hôpital.

Le 18ème congrès de la SFAP - Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs - qui se tenait récemment à Strasbourg était l’occasion idéale pour faire le point sur la question avec Dominique Baudoux, pharmacien et aromatologue PDG de Pranarôm. On retrouve quelques photos de l'événement et quelques formules adaptées aux soins palliatifs.

Des Huiles Essentielles dans un hôpital ?

L’aromathérapie à l’hôpital demeure une exception. Et pourtant, lorsqu’on écoute les témoignages des membres de services hospitaliers où les huiles essentielles ont été introduites, on est bien face à des expériences très positives tant pour la santé des patients que pour les équipes médicales : « En examinant les chiffres des années où l’on diffusait de l’huile essentielle de ravintsara  dans les chambre, on remarque que le nombre d’infections nosocomiales est nettement inférieur. » (JMB, médecin urgentiste). « Les patients apprécient et le soin de l’escarre devient plus plaisant grâce à la fragrance. » (MCD, infirmière) « On a de très bons résultats pour les soins des effets secondaires de la chimiothérapie et notamment pour les problèmes d’aphtes et de digestion. Le résultat est concluant et les patients sont plus détendus. » (GV, médecin)

Le nouveau Centre Hospitalier de Mouscron, en Belgique, fait office de précurseur en matière d'utilisation des huiles essentielles dans ses services. Hélas, les équipes médicales étant peu formées et encore trop peu sensibilisées à l’efficacité des huiles essentielles, la progression est lente. Ce sont d’ailleurs bien souvent des individus motivés par leur expérience au sein des services hospitaliers qui font entrer les huiles essentielles dans la pratique. L’aromathérapie doit ainsi beaucoup aux infirmières, de plus en plus persuadées de l’intérêt des soins aromatiques pour les patients.

En France et en Belgique, les équipes soignantes les plus réceptives sont très certainement celles des soins palliatifs, des maternités et des soins infirmiers esthétiques qui collaborent avec les services de soins palliatifs, de psychiatrie mais aussi et surtout d’oncologie. andnbsp;

Dominique Baudoux au 18ième Congrès de la SFAP : « Au-delà des frontières »

Entre le 28 et le 30 juin 2012, Strasbourg accueillait les professionnels du secteur des soins palliatifs pour le Congrès de la Société Française d’Accompagnement et des soins palliatifs. Une manifestation de premier plan pour étudier les contours de la discipline médicale des soins palliatifs, aujourd’hui aux multiples visages.

Dominique Baudoux au congrès de la SFAP en juin 2012 Le vendredi 29 juin, Dominique Baudoux (pharmacien aromatologue pdg de Pranarôm) y a participé à une séance plénière consacrée aux « Médecines Complémentaires ». Son intervention très attendue par le public avait pour thème « Aromathérapie : Mythe ou réalité ? »

Au cours de sa présentation qui avait pour objectif tant d’illustrer la pratique de l’aromathérapie par les équipes de soins que d’étayer les arguments scientifiques qui prouvent l’efficacité des protocoles, Dominique Baudoux a pu rappeler quelques formules simples et d'autres plus complexes. Nous vous livrons ci-dessous quelques formules tirées des ouvrages et des présentations de Dominique Baudoux.

Diffuser des Huiles Essentielles dans les chambres des patients.

La diffusion d’huiles essentielles en milieu hospitalier est souvent une première entrée en matière et permet à la fois d’assainir l’air, de faciliter la respiration des patients et de parfumer agréablement les pièces malodorantes. 

Une formule à visée ASSAINISSANTE et préventive

HECT Melaleuca quinquenervia - 3 ml HECT Pinus pinaster - 2 ml Ess. Citrus limon (z) - 5 ml S/ Diffuser une heure 3 fois par jour.

Une formule pour la DESODORISATION :

HECT Litsea citrata - 3 ml HECT Citrus sinensis (Z) - 4 ml HECT Lavandula burnatii super - 3 ml S/ Diffuser 1 heure 3 à 4 fois par jour selon les circonstances.

Masser les patients en fin de vie.

L’aromathérapie laissant la part belle au TOUCHER, les patients et les soignants en unité de soins palliatifs apprécient tout particulièrement l’usage de formules efficaces à masser.

Une formule de Dominique Baudoux en cas de CONSTIPATION :

HECT Zingiber officinale   5 ml HECT Ocimum basilicum  1 ml HV Noyaux d’abricot   4 ml S/ 8 à 10 gouttes sur le ventre en massage léger dans le sens des intestins.

Une autre formule de Dominique Baudoux visant à faciliter la RESPIRATION et à prévenir les inconforts respiratoires :

HECT Cinnamosma fragrans 3 ml HECT Melaleuca quinquenervia  1 ml HECT Eucalyptus dives 1 ml HECT Cymbopogon martinii       1 ml HV Noyaux d’abricot     9 ml S/ 10 à 12 gouttes sur le thorax ou le haut du dos une   fois par jour en prévention et 6 fois par jour en curatif.

Une belle collaboration !

Dominique Baudoux entouré d'Anne-Françoise Malotaux, Régine Pire et Aude Maillard A travers Dominique Baudoux et l’équipe de spécialistes qui était présente, Pranarôm se félicite d’avoir pu participer activement au congrès de la SFAP. La pratique des soins palliatifs a beaucoup à apporter à l’aromathérapie, et les huiles essentielles sont elles aussi un apport non négligeables pour les équipes. Un merci tout particulier à Aude Maillard, aromathérapeute spécialisée, d'avoir été présente sur le stand Pranarôm pour nous aider lors de l'événement. 

DOORGAAN MET LEZEN

Huile Essentielle : bois de rose ou bois de Hô ?

Voilà quelques temps que Pranarôm a cessé la vente de l’huile essentielle de bois de rose (aniba rosaeodora). Cette essence disparaît en effet peu à peu du marché mondial, avant tout parce que la plante nécessite une protection toute particulière. Pourtant, nous savons tous que de nombreuses formules aromatiques font usage de cette merveilleuse huile essentielle réputée tonique et stimulante, anti-infectieuse et astringente pour la peau. Bien tolérée, l’huile essentielle de bois de rose était aussi la favorite des mamans soucieuses de la santé de leurs tout-petits.  Alors, que faire ? L’huile essentielle de bois de Hô (cinnamomum camphora CT linalol) peut remplacer l’huile essentielle de bois de rose sans aucune restriction. La preuve grâce à une étude comparative signée Pranarôm que nous vous invitons à découvrir… Une problématique écologique : Selon la FAO (‘Food and Agriculture Organization’), le bois de rose Aniba rosaeodora Ducke « a fait l’objet d’une exploitation non durable pour en extraire une huile essentielle riche en linalol ». L’organisation internationale a constaté une disparition des populations sauvages du bois de rose, une régénération lente et une grande exportation. Cette espèce est maintenant entièrement protégée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction  (CITES) sous l’annexe II. Ce passage concerne les espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’était pas étroitement contrôlé. Des conséquences économiques : Pranarôm s’est traditionnellement approvisionné en bois de rose à Manaos, au Brésil. Ce pays producteur a été l’un des premiers à agir pour préserver l’espèce, ce qui a notamment eu pour conséquence le blocage des stocks d’huile essentielle de bois de rose aux frontières et la montée en flèche des prix. Qui dit prix élevé, dit hélas intérêt majeur des fraudeurs. A Madagascar où Pranarôm est implanté, on a par exemple constaté que certaines organisations criminelles asiatiques parvenaient à enfouir des stocks de bois de rose sur des plages reculées, afin de les faire évacuer par bateau en pleine nuit. Un trafic dangereux et sévèrement puni par la loi Malgache à présent. Pour la petite histoire, notons que dans le cadre de son projet Aromabe, Pranarôm a tenté l’an dernier de distiller des rameaux feuillés de bois de rose, mais la pression sur ce marché et les trafics qui y sont apparentés ont fait échouer l’opération pour l’instant. Bois de Rose et Bois de Hô, trésors d'aromathérapie Le Bois de rose (Aniba rosaeodora) donne une huile essentielle connue pour diverses propriétés : antivirale, bactéricide, fongicide, antiseptique, tonique et astringente cutanée et affermissante des tissus. Cette huile, majoritairement composée de linalol à plus de 90%, a un profil chromatographique qui ressemble énormément à celui de l’huile essentielle de Bois de Hô (Cinnamomum camphora Ct linalol) qui provient de Chine. Pranarôm a procédé à une minutieuse étude comparative de plusieurs chromatogrammes ‘CG-MS’ de ces deux huiles essentielles sur plusieurs années et est fière d’en annoncer les résultats… Il faut noter que l’huile essentielle de bois de rose contient, en marge de la forte proportion de linalol, deux molécules à très faible concentration : le nérol à 0,24 % et le géraniol à 0,82 %. Ces deux molécules sont totalement absentes dans l’huile essentielle de bois de Hô. Par contre, cette dernière renferme deux autres molécules à très faible concentration également (1-Octanol à 0,13 % et Fenchol à 0,15 %) qui sont invisibles dans l’HE de bois de rose. Pour le reste, ces deux huiles essentielles sont en tous points comparables. Pranarôm affirme que les deux huiles essentielles (huile essentielle de Bois de rose et huile essentielle de bois de Hô) sont très proches biochimiquement et très similaires dans leurs propriétés et indications. La substitution de l’une par l’autre peut donc être systématique. L’huile essentielle de bois de Hô ‘Cinnamomum camphora Ct linalol’ peut réellement être utilisée exactement comme l’huile essentielle de bois de rose ‘Aniba rosaeodora’ : mêmes dosages, mêmes posologies et mêmes indications ou contre-indications. Conclusion Remplacer le bois de rose par du bois de Hô est l’alternative absolue pour pallier au défaut de bois de rose, espèce protégée. C’est donc un geste sensé tant au niveau thérapeutique qu’écologique. L’huile essentielle de bois de Hô est un choix probant dans le cadre de ses activités biologiques antivirales, bactéricides, fongicides, antiseptiques, toniques et astringentes cutanées et raffermissantes des tissus. Ces formules seront graduellement adaptées à la pénurie de bois de rose,  et le bois de Hô fera son apparition en bonne place parmi les actifs de ces produits à redécouvrir ! Autre alternative – à lire : Le bois de rose est en danger ! Les mesures pour le préserver  

Fibromyalgie : Quelles solutions avec l’aromathérapie ?

Douleurs musculaires, tendineuses et articulaires, sommeil troublé, état dépressif, anxiété, fatigue dès le lever ? Les symptômes qui caractérisent la fibromyalgie sont nombreux et très variés tant en nombre qu’en intensité. Un mal flou donc, et une maladie qui a encore bien du mal aujourd’hui à trouver de bonnes réponses thérapeutiques auprès de la médecine moderne. Beaucoup de patients fibromyalgiques espèrent un soulagement sensible en explorant les ressources thérapeutiques de l’aromathérapie. Les points typiquement douloureux de la fibromyalgie Fibromyalgie : c'est quoi ? Le mot « fibromyalgie » évoque le latin fibra (« filament », qui évoque ici les tendons et les articulations), et le grec ancien my ou myos (« muscle ») et algos (« douleur »). Ce n’est qu’en  1992 que l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé) a reconnu cette maladie comme rhumatismale. Elle est référencée depuis quelques années sous son propre nom en tant que maladie, sous la référence M079. La « fibro » n’était auparavant considérée par le corps médical que comme un syndrome psychiatrique, voire une hystérie féminine. De fait, la maladie n’a aucune trace biologique et ne peut donc pas être diagnostiquée sur base d’une prise de sang ou d’un examen précis. Typiquement féminine, la fibromyalgie toucherait  un peu moins de 2% de la population du monde industrialisé, dont 70% de femmes ! Décrire la fibromyalgie en deux phrases n’est pas simple. C’est une maladie qui se caractérise par la douleur et la fatigue, et qui semble en lien avec certains troubles nerveux pouvant en être tant la conséquence que la cause. Nous avons souhaité faire le point sur la fibromyalgie en évoquant les pistes de traitements possibles avec Dominique Baudoux, pharmacien et aromatologue mondialement apprécié pour ses ouvrages sur la santé avec les huiles essentielles. Entretien avec Dominique Baudoux, pharmacien-aromatologue et auteur  Mon-aromatherapie.com (MA) : Dominique Baudoux, un protocole de soin à base d’huiles essentielles est-il envisageable pour la fibromyalgie ? Dominique Baudoux (DB) : Oui, mais c’est très complexe. En effet, un protocole de soin adapté à la fibromyalgie devrait idéalement : Drainer tous les émonctoires de l’organisme Intervenir efficacement sur le système immunitaire Offrir une action antalgique performante Agir en profondeur sur le système nerveux Lorsque tout le corps est sensible et fait mal, lorsqu’en plus la fonction de neuromédiation est touchée, il faut une panoplie de moyens thérapeutiques. L’aromathérapie peut apporter une réponse très complète aux cas de fibromyalgie, mais elle cumulera plusieurs remèdes. MA : Votre approche naturopathique du « terrain » vous invite à nous recommander de drainer l’organisme. Comment ? DB : Une bonne hygiène alimentaire est capitale mais il est important d’éliminer toutes les toxines et autres résidus car ils engendrent des états inflammatoires douloureux et ils affaiblissent parfois les défenses immunitaires naturelles. La Livèche officinale (racine), le Romarin CT verbénone, la Carotte cultivée, le Genévrier commun et le Céleri cultivé donnent des huiles essentielles intéressantes. Il faut y penser dans le cadre d’un protocole de soin sur la durée. MA : Et pour intervenir sur le système immunitaire ? Quelles huiles essentielles ? DB : Rien n’est meilleur que l’Origan compact pour remettre à niveau les défenses de l’organisme est agissant aussi de manière très bénéfique sur la flore commensale des intestins. Avec les capsules d'Origan, c’est un grand nettoyage de dépuration qui se poursuit. On peut en prendre 1 capsule matin et midi, pendant le repas. La prise à ces doses peut durer 3 semaines, puis arrêt 1 semaine et reprise selon le même cycle. MA : Ces deux gestes, le drainage des émonctoires et l’assainissement de l’organisme, sont la base d’un protocole de soin réussi mais ils n’auront pas d’effet direct sur la douleur. Que faire ? DB : Contre la douleur, on veillera à cumuler plusieurs moyens, agissant tant sur la sphère musculaire que sur le système nerveux et émotionnel. La Gaulthérie couchée, la Lavande vraie, l’Ylang-ylang et tant d’autres lèvent les spasmes, l’inflammation, la douleur et les contractures. Rien n’est plus utile qu’une huile aromatisée avec ces huiles essentielles pour soulager localement au travers de la peau. Si certaines zones sont plus douloureuses ou ne permettent pas un massage doux, je recommande le spray Aromalgic qui est plus concentré en huiles essentielles que l’huile de massage et qui permet une application facile grâce au spray sans gaz propulseur, pour une action plus intense encore. Parallèlement, on veillera également à pratiquer à volonté tout au long de la journée ou de la nuit des inhalations d’huiles essentielles afin d’agir sur les neurorécepteurs olfactifs. Ils sont en rapport direct avec le système nerveux central (SNC) et sont un moyen idéal pour gérer les douleurs les plus intenses. MA : Comment agir sur la douleur par l’olfaction ? DB : On peut se préparer un mélange d’huiles essentielles diluées dans de l’huile végétale comme suit : Douleurs ou angoisse HECT Ylang-ylang (cananga odorata): 2ml ; HECT Noix de muscade  (myristica fragrans) : 2 ml ; HECT Encens (boswellia carterii): 2 ml ; HV Noyau d’abricot (prunus armeniaca) : 4 ml. On conserve ce mélange aromatique de 10 ml dans un flacon compte-gouttes en verre ambré que l’on garde sur soi. A chaque besoin (douleur plus intense ou angoisse), on applique 3 gouttes sur la face interne des poignets. On joint les mains en cathédrale pour couvrir le nez et on inspire profondément à 3 reprises. MA : Ce mélange est formulé dans le but de rééquilibrer la sphère nerveuse par l’olfaction, mais que faire si l’on souffre tellement qu’on en devient particulièrement irritable et que les idées noires ou violentes s’installent ? DB : L’olfaction fait déjà beaucoup et la présence d’Encens et d’Ylang-ylang est réconfortante. On peut cependant envisager un autre mélange à utiliser pour offrir un « déstresse » intense et rapide, dans un bain aromatique par exemple. Synergie pour le bain Une synergie pour le bain à tester à raison de 6 gouttes par bain dans une huile de bain neutre, une dose de crème fraîche ou un jaune d’œuf à disperser dans l’eau du bain : HECT Lavande vraie (lavandula angustifolia) : 3 ml ; HECT Patchouli (pogostemon cablin) : 1 ml ; HECT Ylang-ylang (cananga odorata) : 1 ml ; HECT Mandarine (zeste) (citrus reticulata) : 5 ml. Ce bain aromatique sera le garant d’une « zénitude » absolue. Il invite en outre au sommeil réparateur. Si l’on veut vraiment optimaliser l’action sur le système nerveux, réguler tant l’humeur que le sommeil, on peut d’ailleurs penser à prendre 2 capsules Oléocaps+ 7 Détente chaque soir au coucher. Un sommeil réparateur est crucial dans le cadre de la gestion de la maladie. Merci à Dominique Baudoux pour ce protocole intéressant et toutes nos pensées pour les personnes atteintes par la fibromyalgie. Nous les invitons à consulter bien entendu leur médecin régulièrement et à évoquer ces options de complément de traitement avec lui.